Projet de "Défenseuses Communautaires"
Ces dernières semaines, j'ai eu l'occasion et le grand plaisir de participer à la formation de "Défenseuses Communautaires" (femmes indigènes formées pour pouvoir orienter et soutenir des femmes et filles victimes de violence et effectuer un travail d'information et sensibilisation) dans 3 des 4 municipalités dans lesquelles la Fondation "Construir" développe ce projet.
La semaine dernière, j'ai ainsi effectué un long voyage jusqu'à Muyupampa, un village dans le Chaco (région qui se caractérise pour son climat sec et chaud, qui s'étend dans 3 départements de Bolivie, et jusqu'en Argentine) du département de Chuquisaca.
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Défenseuses Communautaires Guaranies, Muyupampa |
Pour y arriver, j'ai d'abord pris un avion jusqu'à Santa Cruz. Depuis
là, un bus m'a amenée jusqu'à Camiri (ville qui s'est créée autour de
l'exploitation de pétrole dans les années 30, après la guerre du Chaco,
qui a éclaté entre la Bolivie et le Paraguay, en raison de ressources
pétrolifères). Le trajet en bus, sur une route goudronnée et plate, dure
environ 5 heures. Muyupampa se trouve à environ 2 heures 30 de route de
Camiri. Ce tronçon est un peu plus périlleux: une route de terre
argileuse, qui sur quelques kilomètres longe un flan de montagne (lieu
dit Inca Wasi - maison de l'Inca). Lorsqu'il pleut, les véhicules
s'embourbent et ont de la peine à contrôler leur trajectoire.
Après 9 heures de route depuis Santa Cruz, je suis arrivée en fin de journée dans le très joli village de Muyupampa.
Un lieu tranquille, peuplé de gens agréables qui entament volontiers la
conversation, ce qui j'ai pu vivre notamment en prenant place sur un
banc de la place principale en début de soirée.
Nous avons
travaillé avec une vingtaine de femmes guaranies durant deux jours,
samedi et dimanche. Les guaranies sont une population indigène de la
région, qui a vécu durant de nombreuses années une situation
d'esclavage, ayant été exploités par des "patrons", propriétaires de
grands territoires dans la région (élevage de bétail et cultures de
cacahuètes, manioc, fèves, etc.). Il est fort probable que des familles
guaranies vivent dans de telles conditions aujourd'hui encore.
Une
des futures Défenseuses Communautaires nous a parlé de la situation
d'une famille guaranie qui aujourd'hui travaille pour un "patron". Une
adolescente de 13 ans membre de cette famille, qui apparemment aurait un
léger handicap mental, a eu un enfant. Sa mère pense que cet enfant est
le fruit d'une relation avec le "patron". Cette situation va être prise
en main. Elle est toutefois bien complexe: on peut imaginer que la
famille ne vaudra pas forcément dénoncer ce cas, par peur des
conséquences que cela pourra avoir sur leur situation. Il s'agira
également de vérifier les conditions de travail de cette famille.
Repartie
un peu plus tôt que prévu de Muyupampa (comme la route n'était pas en
très bon état suite aux pluies du week-end, il a fallu repartir avec le
premier transport le lendemain de l'activité, pour ne pas risquer de
rester bloquée dans cet endroit), j'ai eu le temps de passer une journée
à Santa Cruz, en compagnie d'une autre volontaire fribourgeoise qui y
travaille, avant de reprendre l'avion pour La Paz.
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Les attractifs de la région: culture, histoire, écotourisme |
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La maison de justice de Muyupampa, presque terminée |
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La psychologue du service municipal pour les femmes victimes de violence nous a rendu visite |
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Un participant sympathique |
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La place principale de Muyupampa |
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Avec le Christ, je voyage en toute sécurité (autocollant dans le transport) |
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Intérieur d'un taxi de Camiri |
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Jardin botanique de Santa Cruz |
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Jardin botanique de Santa Cruz |
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