samedi 26 janvier 2013

Orquesta Experimental de Instrumentos Nativos - OEIN

Concert à La Paz, décembre 2012

Ce fut un magnifique hasard! 
Alors que je déambulais dans une rue proche de mon travail, mon regard a été attiré par une affiche à l'entrée d'une église luthérienne. Je m'approche un peu plus: ce même soir et les deux suivants, concert de "l'Orchestre Expérimental d'Instruments Natifs". Un ensemble musical que j'espérais depuis longtemps avoir l'occasion d'entendre. La décision a vite été prise: un peu avant 20 heures j'étais au rendez-vous. 
Autre surprise à la consultation du programme: deux des six oeuvres présentées à cette occasion étaient de compositeurs suisses, Beat Furrer et Mischa Käser, spécialement créées pour le OEIN. 

Le OEIN avait attiré mon attention, car ce projet musical contemporain travaille avec des instruments traditionnels de l'altiplano bolivien, qu'il transpose dans le présent. Un processus créatif peu répandu en Bolivie, où l'utilisation de la musique "native" est généralement traditionnelle et peu innovatrice.
Le OEIN est également un système d'éducation musicale.

"La musique traditionnelle est le pilier qui soutient  la technique et la philosophie du OEIN, pendant que la musique nouvelle est l'expression qui projette l'identité de nos temps". (http://www.oein.org)

"Il ne s'agit pas d'appliquer des techniques européennes de composition aux instruments natifs, il s'agit de trouver dans la conception de la musique indigène elle-même des éléments de changement et de transformation, pour ainsi déterminer une continuité historique". (Cergio Prudencio, cité sur http://www.oein.org).

Le OEIN a été fondé en 1980 par Cergio Prudencio, qui continue de le diriger. Il donne des concerts à travers le monde entier. Au mois de novembre, il a donné un concert à Zürich. 

Ci-dessous, un extrait de la pièce composée par le suisse Mischa Käser, interprétée le 4 décembre à La Paz.




 


vendredi 18 janvier 2013

Petit voyage au Pérou

Arequipa - Canyon de Colca - Bord de mer

 

Le 26 décembre en fin d'après-midi, avec Nilton nous nous sommes mis en route pour le Pérou, profitant de la fermeture de fin d'année de nos organisations respectives, jusqu'au 7 janvier.

Notre première destination: Arequipa. Une ville d'environ un million d'habitants (la deuxième ville la plus peuplée du Pérou après la capitale, Lima), située dans les Andes péruviennes, aux pieds de magnifiques volcans, à environ 2'300 mètres d'altitude.

Depuis là, nous nous sommes directement rendus dans la vallée de Colca, à environ 4 heures de route au nord d'Arequipa, où nous avons effectué une randonnée de deux jours, après avoir d'abord profité des eaux thermales de notre point de départ, le village de Chivay. Selon des chercheurs polonais, le canyon de Colca, creusé par la rivière du même nom, serait l'un des plus profonds au monde.

Nous sommes ensuite retournés à Arequipa, où nous sommes restés un peu plus de jours. Une ville très intéressante et très belle. Son centre historique a été rénové et regroupe de magnifiques maisons de l'époque coloniale, construites en pierre volcanique de la région. Nous avons également visité plusieurs couvents, monastères et églises, dont le renommé (inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO) couvent carmélite "Santa Catalina". Un village dans la ville, "l'un des plus anciens, des mieux conservés et des plus vastes du continent américain, puisqu'il couvre 20 400 m2. Il compta jusqu'à 500 pensionnaires. Aujourd'hui, une quarantaine de religieuses y occupent le quart de sa superficie, isolées du public, autorisé à visiter les lieux depuis 1970."(Martine Jacot, Le Monde, 01.12.2006

C'est à Arequipa que nous sommes passés à l'année 2013, en compagnie d'une famille suisse (Monica, Julien et Nicolas Roux), volontaires à La Paz, qui nous y a rejoint. Nous avons partagé une agréable soirée autour d'un succulent souper, dans cette ville réputée pour sa gastronomie (comme le Pérou en général). Durant tout notre séjour, nous avons savouré de délicieux plats de poissons et fruits de mer (nous avons particulièrement apprécié les "ceviche", plats de poissons crus avec jus de citron et oignons, et les "parihuelas", soupe de poissons, crustacés et fruits de mer. 

Le 1er janvier, nous avons repris la route, direction l'océan, à moins de deux heures d'Arequipa. Nous avons élu domicile pour 3 nuits dans la petite ville portuaire de Mollendo. Sa plage n'étant pas des plus attractives (à l'arrière-plan, paysage industriel; plage bondée et plutôt sale), nous en avons visité d'autres, pas très loin de là (plage de Mejia et crique de Catarindo). Cette dernière étape a été l'occasion de repos et lectures, agrémentés d'exercice physique (jogging sur la plage). L'océan étant plutôt froid dans cette zone et les vagues assez fortes, les baignades ont été assez courtes. 

Le vendredi 4 janvier, l'heure du retour sonnait déjà. Nous sommes arrivés à La Paz le samedi vers midi, après environ 12 heures de voyage. Le changement a été assez brusque entre la plage, le soleil, la chaleur, la basse altitude et l'altiplano, la pluie, le froid, l'altitude...Quelques jours d'adaptation ont été nécessaires.

A continuation, galerie de photos (cliquer sur "Plus d'infos"):

Noël

Les gloussements de la dinde

 

La bête

Une grande première! Au menu de Noël cette année: une dinde farcie.

Au moment où nous avons invité sa famille pour le réveillon, Nilton a lancé le défi: "Qu'est-ce qui se cuisine traditionnellement en Suisse / Europe à l'occasion de Noël? Pour changer de la tradition bolivienne, nous pourrions essayer!"

Toute la famille était très intéressée à goûter la dinde de Noël, que je n'avais moi-même jamais cuisinée, cette tradition n'ayant jamais existé dans ma famille...
En Bolivie, dans les milieux urbains, on trouve également la tradition de la dinde farcie, dont la consommation a augmenté ces dernières années. Toutefois, la "picana" reste le plat de Noël le plus répandu. Il s'agit d'un bouillon dans lequel on trouve des morceaux de 3 à 4 sortes de viande (porc, bœuf, poulet, mouton), du maïs en épi, des pommes de terre, du "chuño" (pommes de terre déshydratées par un processus de congélation à l'air libre, sur l'altiplano). Les ingrédients et la préparation varient d'une région à l'autre. Nous avons partagé ce plat avec mes collègues de la Fondation Construir le dernier jour de travail avant la pause de fin d'année.

Nous avons quand-même hésité jusqu'au dernier moment pour la dinde. D'une part, j'avais des craintes quant à la réussite d'un tel plat, surtout avec un four à gaz dont les températures sont très approximatives. D'autre part, d'autres doutes sont survenus au moment de l'achat de la bête. Comme j'avais le souci d'une viande qui ne soit pas dopée aux antibiotiques et hormones de croissance (comme c'est le cas des poulets), nous sommes allés dans une boucherie qui vend de la volaille élevée de manière plus ou moins naturelle (les informations qu'on reçoit ne sont jamais certifiées...). Malheureusement, la dinde qu'ils vendaient était la même que partout: la dinde "Santa Rosa", d'une ferme industrielle de Cochabamba, était la plus répandue sur les marchés et dans les grandes surfaces de La Paz.
Sa production industrielle et son prix (3 fois le prix du poulet) sont des éléments qui ont encore une fois freiné notre élan. Mais pour finir, nous nous sommes dit qu'une fois dans la vie...C'était parti pour l'aventure!

Anecdotes:
  • La dinde était fournie avec un joli livre de recettes (nous avons adoptée celle de la farce aux fruits et sauce aux fruits de la passion) et un sac de cuisson, afin que la viande reste juteuse. 
  • Il manquait toutefois un fil adapté pour coudre la dinde. Impossible d'en trouver nulle part. Nous l'avons fermée avec des cure-dents, qui n'ont pas totalement résisté à la pression. Notre oiseau avait un peu la farce à l'air...
  • Nous avons su après-coup que le clou en plastique que j'avais retiré avec peine de la cuisse de la bête avant sa mise au four était en fait un thermomètre: une fois la dinde cuite, il sort de la cuisse. Nulle explication de cet instrument dans le livre de recette. Nous avons mangé une dinde bien cuite, mais très juteuse et gouteuse!
  • Ceci à minuit! Dans la journée du 24, il nous manquait des bocaux pour les confitures que nous venions de cuisiner dans la lancée. Je me suis dit "allons vite trouver ma vendeuse de bocaux recyclés!". Erreur fatale: à l'occasion de Noël, la rue commerçante où se trouve cette vendeuse  était envahie de vendeurs, principalement de vêtements. Une foule inouïe. Il était pratiquement impossible d'avancer. Du jamais vu. Comme si le million d'habitants de La Paz se trouvait ici. Une fois enfilée dans ce tohu-bohu, j'ai pensé qu'il ne valait plus la peine de retourner sur mes pas (aurais-je pu me retourner?). Et ce sont deux heures que j'ai perdues en vain: ma vendeuse n'était pas là. En fin de compte, la dinde est entrée dans le four un peu tardivement et c'est seulement vers minuit que nous avons pu la déguster. Cela n'a pas trop inquiété nos convives: il n'est pas rare en Bolivie de manger vers ces heures le soir du Réveillon...

La soirée a été très agréable, et le repas somme toute très bon. Les parents, la sœur et la nièce de Nilton sont restés dormir chez nous, sans oublier le chien. Le lendemain, les parents sont partis de bonne heure. Nous avons passé le reste de la journée avec la sœur et la nièce de Nilton, Ingrid et Ambar.

Toute la famille était très contente: cela faisait des années qu'ils n'avaient pas passé un Noël tous réunis.
La farce
Aïe, c'est parti
Mmh, ça a l'air pas mal
Joyeux Noël!

Arbre de Noël, place San Francisco La Paz