vendredi 18 janvier 2013

Noël

Les gloussements de la dinde

 

La bête

Une grande première! Au menu de Noël cette année: une dinde farcie.

Au moment où nous avons invité sa famille pour le réveillon, Nilton a lancé le défi: "Qu'est-ce qui se cuisine traditionnellement en Suisse / Europe à l'occasion de Noël? Pour changer de la tradition bolivienne, nous pourrions essayer!"

Toute la famille était très intéressée à goûter la dinde de Noël, que je n'avais moi-même jamais cuisinée, cette tradition n'ayant jamais existé dans ma famille...
En Bolivie, dans les milieux urbains, on trouve également la tradition de la dinde farcie, dont la consommation a augmenté ces dernières années. Toutefois, la "picana" reste le plat de Noël le plus répandu. Il s'agit d'un bouillon dans lequel on trouve des morceaux de 3 à 4 sortes de viande (porc, bœuf, poulet, mouton), du maïs en épi, des pommes de terre, du "chuño" (pommes de terre déshydratées par un processus de congélation à l'air libre, sur l'altiplano). Les ingrédients et la préparation varient d'une région à l'autre. Nous avons partagé ce plat avec mes collègues de la Fondation Construir le dernier jour de travail avant la pause de fin d'année.

Nous avons quand-même hésité jusqu'au dernier moment pour la dinde. D'une part, j'avais des craintes quant à la réussite d'un tel plat, surtout avec un four à gaz dont les températures sont très approximatives. D'autre part, d'autres doutes sont survenus au moment de l'achat de la bête. Comme j'avais le souci d'une viande qui ne soit pas dopée aux antibiotiques et hormones de croissance (comme c'est le cas des poulets), nous sommes allés dans une boucherie qui vend de la volaille élevée de manière plus ou moins naturelle (les informations qu'on reçoit ne sont jamais certifiées...). Malheureusement, la dinde qu'ils vendaient était la même que partout: la dinde "Santa Rosa", d'une ferme industrielle de Cochabamba, était la plus répandue sur les marchés et dans les grandes surfaces de La Paz.
Sa production industrielle et son prix (3 fois le prix du poulet) sont des éléments qui ont encore une fois freiné notre élan. Mais pour finir, nous nous sommes dit qu'une fois dans la vie...C'était parti pour l'aventure!

Anecdotes:
  • La dinde était fournie avec un joli livre de recettes (nous avons adoptée celle de la farce aux fruits et sauce aux fruits de la passion) et un sac de cuisson, afin que la viande reste juteuse. 
  • Il manquait toutefois un fil adapté pour coudre la dinde. Impossible d'en trouver nulle part. Nous l'avons fermée avec des cure-dents, qui n'ont pas totalement résisté à la pression. Notre oiseau avait un peu la farce à l'air...
  • Nous avons su après-coup que le clou en plastique que j'avais retiré avec peine de la cuisse de la bête avant sa mise au four était en fait un thermomètre: une fois la dinde cuite, il sort de la cuisse. Nulle explication de cet instrument dans le livre de recette. Nous avons mangé une dinde bien cuite, mais très juteuse et gouteuse!
  • Ceci à minuit! Dans la journée du 24, il nous manquait des bocaux pour les confitures que nous venions de cuisiner dans la lancée. Je me suis dit "allons vite trouver ma vendeuse de bocaux recyclés!". Erreur fatale: à l'occasion de Noël, la rue commerçante où se trouve cette vendeuse  était envahie de vendeurs, principalement de vêtements. Une foule inouïe. Il était pratiquement impossible d'avancer. Du jamais vu. Comme si le million d'habitants de La Paz se trouvait ici. Une fois enfilée dans ce tohu-bohu, j'ai pensé qu'il ne valait plus la peine de retourner sur mes pas (aurais-je pu me retourner?). Et ce sont deux heures que j'ai perdues en vain: ma vendeuse n'était pas là. En fin de compte, la dinde est entrée dans le four un peu tardivement et c'est seulement vers minuit que nous avons pu la déguster. Cela n'a pas trop inquiété nos convives: il n'est pas rare en Bolivie de manger vers ces heures le soir du Réveillon...

La soirée a été très agréable, et le repas somme toute très bon. Les parents, la sœur et la nièce de Nilton sont restés dormir chez nous, sans oublier le chien. Le lendemain, les parents sont partis de bonne heure. Nous avons passé le reste de la journée avec la sœur et la nièce de Nilton, Ingrid et Ambar.

Toute la famille était très contente: cela faisait des années qu'ils n'avaient pas passé un Noël tous réunis.
La farce
Aïe, c'est parti
Mmh, ça a l'air pas mal
Joyeux Noël!

Arbre de Noël, place San Francisco La Paz


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